une création du Théâtre de la Banquette arrière, en codiffusion avec le Centre du Théâtre d’Aujourd’hui
Salle principale
du 11 au 30 novembre 2014
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RÉSUMÉ
31 décembre 192 après Jésus-Christ. Après presque un siècle de stabilité, fruit du labeur d’une série d’empereurs philosophes, Rome est au sommet de sa gloire et de son étendue. L’empereur Commode, fils de Marc-Aurèle, revient d’une longue guerre victorieuse contre les Marcomans. Commode est un guerrier farouche, ayant vécu sur les frontières au sein des légions. Il vient à Rome célébrer son triomphe et assoir son autorité aux dépens d’un sénat inquiet et conservateur. Il le fera avec cruauté et violence. C’en est trop pour la garde prétorienne qui comprendra qu’elle peut elle-même choisir et contrôler un empereur fantoche. Elle commande son assassinat perpétré par le préfet du prétoire Narcisse. C’est le coup d’envoi de la longue chute de Rome. Le trône sera désormais offert au plus offrant. Intrigues de palais, corruption, assassinats, traitrises marqueront la suite des évènements. Nous plongerons au cœur de cette Rome barbare et païenne qui s’évertue à assassiner ses meilleurs éléments avec une constance et un acharnement surnaturels. C’est l’histoire de la grande spirale infernale de l’humanité.
texte et mise en scène Sébastien Dodge interprétation Amélie Bonenfant, Sophie Cadieux, Mathieu Gosselin, Renaud Lacelle-Bourdon, Anne-Marie Levasseur, Jean-Moïse Martin, Lise Martin, Éric Paulhus, Simon Rousseau assistance à la mise en scène et régie Camille Labelle conseil dramaturgique Étienne Lepage scénographie Max-Otto Fauteux costumes Marc Senécal éclairages Anne-Marie Rodrigue Lecours musique Benoit Côté effets spéciaux Olivier Proulx direction de production Marie-Hélène Dufort direction technique Caroline TurcotDécadence
L'histoire de l'homme nous enseigne tout ce qu'on doit savoir afin d'éviter de plonger dans l'anéantissement.
Malheureusement, on ne veut pas l'apprendre ou on ne veut pas le voir ou on ne s'en souvient plus ou par péché d’orgueil, on s'en fout complètement. Mais l'histoire se fout pas mal de la fierté humaine et de son orgueil, et quand elle décide que tout est fini, on ne peut rien y changer. Il serait pourtant si simple de méditer sur le passé, d'en tirer des leçons bénéfiques et de les appliquer aujourd'hui pour sauver l'espèce humaine. C'est un beau vœu pieux, comme de vouloir arrêter la guerre.
Rien ne change chez l'homme. Sa soif d'or reste intacte, sa violence intérieure aussi. S'il pouvait voler son plus proche ami avec la certitude de ne jamais se faire prendre, plus d’un le ferait. L'homme aime tout ce qui est facile et plaisant, et de préférence en grande quantité, et tous ceux qui n'ont rien compris appellent ça familièrement l'épicurisme. À la manière d’une gigantesque spirale de mort, l'homme reproduit de façon frénétique le même schéma de carnage et de destruction au fil des siècles, mais avec des moyens technologiques plus avancés. C'est dans sa nature, il faut croire.
Edward Gibbon, contemplant les ruines de Rome au dix-huitième siècle, a laissé son esprit errer sur les causes de disparition d'une civilisation. Il a écrit l'ouvrage le plus complet à ce sujet : Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain. Le livre aurait aussi bien pu s'intituler : Histoire de la décadence et de la chute de l'Occident, tant les parallèles sont nombreux et troublants avec notre époque.
Vers la fin de l'Empire romain, tout était en place pour que celui-ci s'effondre pitoyablement sur lui-même : une armée surpayée, fière d'imposer un nouvel empereur quand le précédent ne faisait plus l'affaire, une bureaucratie trop lourde, une corruption endémique, un relâchement de la vigueur des Romains, une élite complètement détachée du peuple, un peuple complètement désintéressé de la vie politique, une vie dépravée de plaisir et de faste. Pour mener ses nombreux combats contre les hordes de Barbares, Rome emploie massivement des contingents de mercenaires et de peuples nouvellement intégrés dans l'empire. Le temps où la légion romaine était constituée de fiers citoyens robustes est définitivement révolu. Ces derniers profitent des plaisirs que leur procure un empire vaste et bien ravitaillé. Exit l'agriculture : les autorités font venir le grain par galère directement des provinces d'Afrique. L'industrie se déplace ailleurs, emportant avec elle l'ingéniosité et le savoir-faire. Tout est sur le point d’éclater. Ce n’est qu’une question de temps. Nous faisons face à la déclinaison moderne des mêmes problèmes. Qui d'entre nous exerce l’agriculture ou connaît un agriculteur? Nous achetons la plupart de nos produits de consommation en Asie. L'apathie est omniprésente. Le clivage entre la classe politique et le citoyen est énorme. Nous vivons dans une fête perpétuelle alors qu'aucun d'entre nous ou presque ne pourrait subvenir à ses besoins alimentaires s'il se voyait abandonné dans la nature. Au niveau mondial, le partage des ressources est un échec lamentable.
Nul besoin d'être prophète pour voir le ciel s’obscurcir ou pour établir un parallèle entre la chute de Rome et la nôtre, imminente.
Car c'est en courant les yeux fermés et en riant que l'homme se dirige vers la sortie de l'histoire.
Sébastien Dodge
« ... Péplum dramaturgique qui, avec humour et dérision, s’appuie sur une distribution redoutable pour extraire les racines du mal: Simon Rousseau y est sublime en empereur-dictateur sans âme. Les autres excellent dans l’art d’incarner le pleutre, le lèche-cul, la courtisane vénale, prêts à abandonner toute dignité, tout amour-propre, pour continuer à jouir des privilèges qu’un monarque leur octroie. »
Fabien Deglise, Le Devoir
« C'est joué avec un enthousiasme débordant et je vous dirais que si vous voulez voir quelque chose que vous n'avez jamais vu, et bien voilà, c'est Damnatio memoriae, sans aucun doute qui va vous combler. »
Marie-Claire Girard, Huffington Post
« Une telle épopée aurait pu être casse-cou, mais l’intelligence du texte, l’énergie de la mise en scène et la solide distribution font que ça fonctionne »
Andréanne Chevalier, Journal Metro
« Damnatio memoriae est une pièce foisonnante carburant à l’humour vulgaire, à la violence et aux clins d’oeil aux inepties et autres futilités de nos contemporains. Avec neuf interprètes sur scène qui simulent le trépas ou le sexe, qui chantent, dansent et font vivre une multitude de personnages tous plus déjantés les uns que les autres, soyez assurés que les temps morts sont rares et le rire, abondant. »
Chloë Leduc-Bélanger, Les Méconnus
Le Théâtre de la Banquette arrière est une troupe d’interprètes dont la démarche donne naissance à des créations contemporaines et à une écriture d’acteurs où se côtoient ludisme et engagement. Par l’entremise d’invitations à des metteurs en scène, les membres veulent poursuivre leurs recherches et réflexions autour du jeu d’acteur en développant un vocabulaire scénique commun, en mettant de l’avant cette unicité dans le jeu qui les distingue et en poussant plus loin cette force de frappe d’un collectif qui partage les planches depuis plus de dix ans. Rigueur et authenticité définissent leurs créations, tant sur le plan du jeu que dans le choix des collaborateurs. Une attention particulière est portée à la qualité des conditions de travail des artistes.
THÉÂTROGRAPHIE
Vidéo
Vidéo
DURÉE
PUBLICATION
Damnatio memoriae
Sébastien Dodge
L'instant scène
16,00$
Disponible à la bouquinerie
PRODUCTION
une création du Théâtre de la Banquette arrière, en codiffusion avec le Centre du Théâtre d’Aujourd’hui