une création de Simoniaques Théâtre, en résidence à la salle Jean-Claude-Germain
Salle Jean-Claude-Germain
du 24 avril au 19 mai 2012
PARTAGER
CETTE PAGE
RÉSUMÉ
D pour Dieu? est une comédie existentielle, ludique et imagée, qui traite de la désillusion sous toutes ses formes, à travers l’évolution d’un homme qui, bébé, se prend pour Dieu. Confronté aux règles imposées par ses parents, il se prend pour le fils des dieux. Découvrant les limites de ses propres parents, il en viendra à se prendre pour un génie. Découvrant les génies de l’humanité, tel que Mozart, il décidera qu’il est le meilleur dans ses compétences… Jusqu’à ne plus croire en rien, jusqu’à ne plus croire à l’idée de croire. Un récit comme on en fait autour d’un feu, une quête de sens, un musicien, des marionnettes, de l’espoir, du doute, du cynisme, de la naïveté pure, du burlesque existentiel, du trouble troublant, du rêve, mais aussi de la froide réalité. Voilà ce que sera D pour Dieu ?
texte, mise en scène et interprétation Simon Boudreault marionnetiste Karine St-Arnaud assistance à la mise en scène Judith Saint-Pierre décor Richard Lacroix éclairages Frédéric Martin conception musicale Maxime Veilleux conception de marionnettes Marie-Pierre Simard conseillère à l'interprétation Catherine Ruel conseiller dramaturgique Olivier Kemeid« Ce bébé bavant qui suscite chez son entourage admiration, émerveillement et consternation de bonheur: c’est moi. Les gens me sourient, me cajolent, me bordent, me bichonnent, ils s’arrachent le privilège de me servir de monture afin de me faire découvrir ce monde que je domine. Évidemment, ils ont conscience que ma présence est leur unique raison de vivre et lorsqu’ils sortent de mon champ de vision ils savent tout comme moi qu’ils cessent tout de suite d’exister, comme des pantins devenus inutiles dans le tiroir d’une commode. J’ai à ce moment la profonde certitude inébranlable que je suis Dieu. Je commande le monde. Aussitôt que mes besoins pointent l’ombre de l’ombre du bout de l’ombre du bout de leur nez, ils sont assouvis. J’ai soif! SOIF! Je bois. J’ai envie de pisser, je pisse. J’ai envie de dormir, je dors. J’ai un pouvoir aussi immense qu’illimité. Je commande aux choses.
Tout d’abord, il y a ma mère. Dans mon esprit ma mère est principalement constituée de deux immenses yeux qui me pointent de leur regard auréolé et rose. Je me projette à bouche-que-veux-tu sur l’un de ces globes oculaires afin de me sustenter de l’hydromel des Dieux, l’élixir nourricier tiède et sucré. Je constate que ces outres sont rattachées à un ensemble qui forme le corps de ma mère. Mais cet ensemble, quoiqu’agréable, m’apparaît comme bien superflu. Il y a mon père, qui lui, est fondamentalement représenté par une masse de poils hirsutes lui faisant office de visage. Maintes fois je tente de lui arracher cette lèpre capillaire, en vain. L’utilité première du paternel consiste dans le fait qu’il est le point le plus élevé duquel je peux contempler mon royaume.
Puis, un matin, je découvre deux autres animaux forts utiles, m’appartenant. Alors que je me réveille du sommeil du juste, je constate qu’un papillon virevolte au-dessus de ma tête. Je suis sous le charme de ces battements frénétiques, au moment même où naît dans mon esprit vigoureux le désir de l’attraper je vois passer sous mes yeux une masse oblongue se terminant par cinq extrémités de longueurs diverses à la mobilité surprenante. Je reformule mon désir et ils sont maintenant deux à s’agiter sous mes yeux, c’est un couple je crois. Par la force de mon esprit je parviens à les maîtriser et ils m’obéissent au doigt et à l’oeil. Je réussis à les apprivoiser, je les sens si attachés à moi que j’ai l’ultime conviction qu’ils ne me quitteront jamais.
Je possède maintenant deux animaux corporels, l’un étant le miroir de l’autre, qui sont prêt à tout pour assouvir mes moindres désirs.
J’ai un corps qui m’aime et m’obéit.
Je suis le maître de mon paradis.
Je suis Dieu, et Dieu est finalement heureux. »
« L'habile auteur et metteur en scène en a fait un spectacle touchant, rigolo et, surtout, théâtral à souhait. ... Un texte touffu, plein d'esprit. »
Alexandre Vigneault, La Presse
« Une comédie existentielle de et avec Simon Boudreault, encore plus fort, meilleur que Sauce brune et Soupers, voici D pour Dieu! L'écriture de Boudreault elle est riche, elle est colorée, elle est soignée, elle est fouillée, elle est poétique. Son jeu d'acteur est renversant de justesse. ... Il est formidablement entouré de la comédienne-marionnettistes Karine St-Arnaud qui lui donne la réplique. Elle joue à peu près 20 personnages! Fabuleux formidable et très... discret. ... C'est à voir! »
Francine Grimaldi, Samedi et rien d'autre
« Des questions existentielles, présentées de façon extrêmement humoristique. ... Simon Boudreault manie les mots avec tellement d'habileté, il écrit vraiment bien, une magnifique plume ... Une belle pièce qui nous fait réfléchir. ... C'est très touchant. »
Isabelle Marjorie, C'est extra
« Il n’y a rien comme sortir satisfait d’une pièce de théâtre, heureux d’avoir vu et entendu une œuvre singulière à la réflexion profonde. ... Simon Boudreault est dans une lancée d’écriture et de création épatante, où l’on rigole, on s’émerveille et on se laisse aller nous-mêmes à une introspection sur notre vie. Au lendemain de la représentation, je réfléchissais encore à l’ensemble de l’œuvre... »
Julie Lampron, Les Méconnus
SIMONIAQUE adj. et n. (du n. de Simon le Magicien qui voulut acheter à Saint-Pierre les pouvoirs de l’Esprit-Saint) 1. Coupable de simonie. Trafic d’objets sacrés ou de biens spirituels. 2. La bande à Simon.
Fondée en 2005, par Simon Boudreault et Lam-Thu N’guyen, cette compagnie fut rapidement confrontée aux joies et aux peines. À l’automne 2006, lors de sa première production, Andromak, un tragique accident mit fin à la vie de Lam-Thu N’guyen, directeur administratif de la compagnie. Après une période de réflexion avec Marie-Eve Pelletier qui s’était jointe à Simoniaques Théâtre pendant l’été, l’envie et la volonté de continuer à créer fut plus forte que tout. En avril 2007, une complice de longue date, Catherine Ruel, intégre la compagnie pour poursuivre les projets de Simoniaques.
Finalement, fraîchement arrivé parmi nous depuis le mois d’août dernier, après avoir œuvré à titre de concepteur et de directeur technique lors de nos productions précédentes, Frédéric Martin s’intègre à la compagnie en tant que directeur administratif.
Simoniaques Théâtre est une compagnie qui cherche à créer différents langages dramatiques ainsi qu’à remettre en question certaines manières de créer des œuvres théâtrales qui sont considérées comme « intouchables » et « sacrées ». Simoniaques Théâtre veut explorer tout en repoussant les limites parfois inconscientes que nous nous imposons en création ou en travaillant sur des œuvres classiques. À l’image de ses artisans, artistes multidisciplinaires qui ont exploré la musique, le théâtre, l’improvisation et la marionnette; Simoniaques Théâtre crée des œuvres qui s’inspirent de la rencontre entre ces médiums. Chacune des productions de Simoniaques Théâtre propose une recherche sur la forme théâtrale et la manière de raconter; soit par le mélange de différents médiums, l’exploration du langage, du geste, du jeu, du rapport scène-salle. Dans cet esprit, la compagnie a mis sur pied des spectacles-événements. Ces soirées s’inscrivent à même cette démarche artistique car elles permettent de mélanger plusieurs disciplines, de créer des rencontres entre artistes issus de différents domaines et d’occasionner un premier contact entre une œuvre et un public. Comme le théâtre est un art de rencontre, c’est celle-ci qui est mise de l’avant chez Simoniaques Théâtre, que ce soit avec le public, entre artistes de différentes disciplines ou de milieux professionnels autres qu’artistiques.
THÉÂTROGRAPHIE
Vidéo
DURÉE
PUBLICATION
D pour Dieu ?
Simon Boudreault
Dramaturges Éditeurs
14,00$
Disponible à la bouquinerie
PRODUCTION
une création de Simoniaques Théâtre, en résidence à la salle Jean-Claude-Germain