une production du Nouveau Théâtre Urbain
Salle Jean-Claude-Germain
du 7 au 25 novembre 2006
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RÉSUMÉ
Alex fait semblant d’être un journaliste, d’être une fille, d’avoir huit ans. Alex fait semblant d’être journaliste pour faire une enquête sur la naissance de la folie, il fait semblant d’être une fille pour enfin se rapprocher de sa mère, il fait semblant d’avoir huit ans parce que « c’est un âge formidable au niveau de la spontanéité! », et qu’à huit ans, les gens acceptent beaucoup mieux nos amis imaginaires. Pourtant, Alex n’est pas fou, il fait tout ça par choix, du moins pour l’instant. Alex n’est pas fou, mais il est perdu, éperdu d’amour pour une image de cinéma, étouffé par son incompréhension du monde, réduit à s’inventer une réalité parallèle pour tenter de s’y réfugier. Funambule sur une corde raide tendue entre l’imaginaire et la réalité, Alex rencontrera différents personnages, certains réels, d’autres surgis de son imagination, qui le confronteront à son refus d’entrer dans la vie, à son incapacité à s’y engager. Cesser de faire semblant et grandir ou cesser de grandir et continuer à faire semblant ? Alex ouvre sa tête et verse ses mondes sur scène, pour solliciter notre aide, et essayer de surprendre avec nous la naissance de la folie.
texte Evelyne De la Chenelière mise en scène, scénographie et éclairages Jean-Guy Legault interprétation Delphine Bienvenu, Sébastien Huberdeau, Justin Laramée, Marie-Laurence Moreau costumes Marie-Andrée Boucher, Raymond Marius Boucher musique Benoit CôtéFréquemment je suis éblouie. Je regarde le soleil longtemps, même si on m’a toujours dit de ne pas le faire, et que je vais peut-être devenir aveugle à force d’ouvrir tout grands mes yeux devant le soleil, mais j’ai trop soif d’apparitions brutales et lumineuses pour m’en priver. C’est peut-être ce même désir d’éblouissement qui m’attire vers ce qui me paraît grand et beau et dangereux et étranger et bien au-delà de ma compréhension.
Il me semble que la majorité des gens que je croise sont remplis de bonne volonté. J’imagine que vous constatez la même chose de votre côté, et, à ce rythme-là, ça fait beaucoup de gens remplis de bonne volonté. Alors je repose la question : comment en sommes-nous arrivés là?
La naissance des déchirements est impossible à cerner, on ne fait que constater les dégâts, on cherche le chemin qui nous ferait revenir en arrière et on ne le retrouve plus, on en veut à la nature humaine d’être aussi peu capable, parce qu’à quoi sert la bonne volonté d’une bande d’incapables?
Et pourtant quand il y a encore le désir de combler, de soulager, d’abreuver, de décharger, d’apaiser quelqu’un d’autre que soi-même, et quand on y tient plus que tout, moi je parle d’héroïsme.
Evelyne de la Chenelière
L’éblouissement, c’est la fascination. Ce qui nous obsède pendant quelques secondes et parfois même quelques années. Ce qui nous force à porter un regard neuf, ou à tout le moins une attention particulière, à un ou plusieurs aspects de notre vie et du monde qui nous entoure. C’est un bref questionnement, se transformant souvent en questionnement de longue haleine, qui nous arrive sans qu’on s’y attende et qui nous force à nous positionner envers nous et envers les autres. C’est aussi une lumière aveuglante et déstabilisante qui immobilise tout et nous fragilise face à l’inconnu, car une lumière éblouissante a le même effet qu’une noirceur profonde; dans l’une comme dans l’autre, on peut se perdre… et c’est dans ces états de perdition que l’imagination se confond à la réalité pour nous donner un univers parallèle pas tout à fait vrai, mais pas complètement faux. Un univers théâtral un peu fou qui questionne et reflète tel un miroir ce que nous sommes tous envers nous-mêmes et surtout, auprès des autres. Bon voyage…
Jean-Guy Legault
PRODUCTION
une production du Nouveau Théâtre Urbain