une création d'Aquilon Théâtre
Salle Jean-Claude-Germain
du 11 au 29 septembre 2012
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CETTE PAGE
RÉSUMÉ
Un couple rentre à la maison après s’être fait raconter une histoire qui l’a plongé au cœur de l’horreur. Le temps d’une visite au garage, l’horreur ne se trouvait plus de l’autre côté d’un écran, mais juste là, devant eux. L’huile sur les mains du mécanicien, après tout, n’était-ce pas des taches de sang ? Elle et lui voudraient reprendre le manège de leur quotidien, mais comme malgré eux, ils réactivent sans arrêt ce qu’ils ont ressenti pour s’approcher un peu plus de l’étrange objet de leur désir. Surgit dans leur cuisine le verso de leur monde confortable : le déchiqueté, le tronçonné, l’infect…
texte Guillaume Corbeil mise en scène Francis Richard inteprétation Pierre-Luc Léveillé, Anne-Hélène Prévost assistance à la mise en scène Vincent de Repentigny décors et costumes Adam Provencher éclairages André Rioux environnement sonore Ariel Harrod direction de production Émilie Martel direction technique Catherine Germain recherche et création Jessica Poirier-ChangLe déchiqueté, le tronçonné, l’infect…
J’avais ressenti ce malaise une première fois en Pologne, alors que mon groupe d’amis se préparait à visiter les camps de la mort; je ne savais pas pourquoi, mais je préférais rester à l’hôtel. Puis, à New York, même sentiment devant le cratère de Ground Zero, cerné par une masse de touristes faufilant leurs appareils entre les grilles pour prendre en photo le stigmate de la tragédie. À Berlin, j’ai vu des dizaines de personnes introduire leurs index dans des trous de balle. J’ai souvent l’impression qu’en racontant une histoire, on veut exercer cette même fascination, alors qu’on tente de transporter le spectateur en plein cœur du « terrible ». Et si en plus l’auteur a réellement vécu ce qu’il raconte, l’effet est décuplé – Ce ne sont plus des chimères, c’est un témoignage : un pont entre l’horreur et moi.
C’est peut-être une forme de pudeur qui me gêne, comme s’il s’agissait d’une pornographie de la douleur. Si l’objet du peep-show est connu, quel est celui du spectacle de la souffrance ? Quel vide cherchons-nous à combler en consommant les plaies des autres ? C’est cette fascination propre à notre société épargnée – Wajdi Mouawad a même parlé de « pays monstrueusement en paix » – que j’ai voulu questionner avec l’écriture du Mécanicien.
Guillaume Corbeil
Fondé en 2008 par Anne-Hélène Prévost, Francis Richard et Pierre-Luc Léveillé, Aquilon Théâtre s’est donné comme mandat de dépeindre l’être humain dans sa fragilité, ses troubles et sa complexité. En offrant à ses spectateurs des créations ou des relectures de textes connus, Aquilon Théâtre souhaite mettre en lumière l’obsession de conformité de l’homme face à son constant déséquilibre causé par la vie en société.
Dans un monde où tout fonctionne selon des règles préétablies, où tout bouge selon des modes d’emploi bien précis, où persiste une pression à se conformer à nos semblables, qu’arrive-t-il lorsqu’on ne s’identifie à aucun de ces moules prédigérés ?
DURÉE
PRODUCTION
une création d'Aquilon Théâtre