une création du Théâtre d'Aujourd'hui
du 22 septembre au 6 novembre 1977
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RÉSUMÉ
Fresque historique en cinq tableaux, Dernier recours de Baptiste à Catherine met en scène diverses classes de la société québécoise du XVIIIe et XIXe siècle et présente toute une galerie de personnages hauts en couleurs, tout à la fois romantiques, indépendants, rebelles, dont la destinée ultérieure sera d’autant plus tragique qu’ils n’étaient de toute évidence pas nés pour la soupane ou la soutane et encore moins pour le ptit pain de la grande noirceur.
texte Michèle Lalonde mise en scène André Pagé interprétation Denis Chouinard, Raymond Cloutier, Lisette Dufour, Sylvie Heppel, Pierre Lebeau, Raymond Legault, Jean Marchand, Paule Marier scénographie Guido Tondino costumes François Barbeau éclairages Claude-André Roy musique Bernard Buisson participation à la musique Gilbert Turp maquillages Jacques Lafleur régie Josette BeaupréUne Église
En 1972, les autorités civiles et religieuses firent connaitre leur intention de démolir le complexe paroissial de Sainte-Catherine-d’Alexandrie dans le quartier ouvrier de Saint-Jacques à Montréal. À la suite de Raoul Roy, militant socialiste du quartier, une ligue de citoyens s’élèvera contre l’indifférence des gouvernants dans un vigoureux Manifeste pour la sauvegarde des biens culturels. Comme toutes ces pressions paraissaient sans effet, l’idée vint alors à Michèle Lalonde de donner raison, quoiqu’il arrive, aux signataires du manifeste en récupérant ni plus ni moins l’édifice sur le mode littéraire. Fascinée par la dimension de cette simple église de quartier dans la conscience historique collective, elle entreprit d’en faire littéralement parler les murs dans une sorte de poème à plusieurs voix, axé sur des scènes de la vie nationale. Un premier manuscrit qui à la suite d’une série de métamorphoses se fit fresque historique pour devenir.. le Dernier recours de Baptiste à Catherine.
Des idées reçues
Agacée au tournant du siècle par les velléités laïques et libérales de créer et d’assumer la responsabilité politique d’un Ministère de l’Éducation, l’Église en prit ombrage et sitôt le bill enterré, s’empressa de prendre des mesures préventives pour l’avenir en ajoutant à sa charge l’enseignement de notre histoire – profitant de l’occasion pour la remodeler à son image. Plus précisément à celle qu’elle se faisait d’elle-même à l’époque : épiscopale et triomphante. Non satisfaite d’occuper toute la place dans le présent, l’Église entreprit alors de s’approprier également tout le passé. Dollard remplaça Chénier au Panthéon des Héros et tous les anciens canadiens dont tous les voyageurs avaient noté dès le XVIIe siècle l’esprit d’indépendance, devinrent par l’opération du Saint Esprit des fils soumis de l’Église. Catholiques et romains depuis Champlain. Sans interruption. Qui croit, pourrait-on dire, doit nécessairement avoir cru. Avec comme résultat que notre histoire qui en fait fut un dialogue entre autochtones et l’État, le conquérant ou le clergé, se confond encore aujourd’hui dans nos souvenirs avec le monologue grégorien qu’en fit l’Église à postériori.
PRODUCTION
une création du Théâtre d'Aujourd'hui