une création du Théâtre de la Pire Espèce, en résidence à la salle Jean-Claude-Germain
Salle Jean-Claude-Germain
du 22 mai au 15 juin 2008
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RÉSUMÉ
Un conteur vient relater au public l’épopée de son héros d’enfance, Roland, un vrai chevalier, un héros historique. Son compagnon de scène n’accorde toutefois pas la même crédibilité à ce récit cruel, et il ne se gênera pas pour le dire. Ensemble – par le théâtre, les marionnettes et les jeux d’ombres – ils échaffaudent cette histoire sous nos yeux… tout en se faisant prendre au piège de leur dualité. Avec une bonne dose d’humour, mais sans complaisance, le spectacle questionne notre perception ethnocentriste du monde et notre foi aveugle en l’Histoire officielle, celle des gagnants.
La chanson de Roland est un long poème rédigé en France au XIIe siècle, la plus ancienne œuvre de fiction de langue française que nous possédions, et l’un des chefs-d’œuvre de la littérature épique médiévale. Le texte relate la bataille de Roncevaux, trois siècles plus tôt, au cours de laquelle les meilleurs chevaliers de l’empereur Charlemagne, hérauts de la chrétienté, subirent la défaite aux mains des Sarrasins d’Espagne. Il se termine par la terrible vengeance chrétienne sur les païens. Cette haletante histoire de chevaliers cache une œuvre de propagande exhortant les Chrétiens de l’époque à appuyer les Croisades.
texte et mise en scène Olivier Ducas interprétation Daniel Desparois, Geoffrey Gaquère assistance à la mise en scène Claudia Couture décor Déline Petrone, Julie Vallée-Léger éclairages Thomas Godefroid conception sonore Benoit Durand-JodoinÀ sa création, le jour même du dépôt du rapport sur les accommodements raisonnables (un heureux hasard), le spectacle a suscité bien des débats chez les élèves qui y ont assisté. Qui sont les bons et les méchants dans cette histoire ? Pourquoi avoir écrit cette histoire, il y a mille ans ? Pourquoi nous fait-elle encore vibrer aujourd’hui ? Comment ne pas croire aux images qui nous sont présentées comme vraies ? Les sociétés libres d’Occident sont-elles aussi affranchies qu’elles le pensent, lorsque leurs bulletins d’informations s’entêtent à parler de missions pour décrire leurs guerres ? Quand le président du pays le plus puissant du monde en appelle à la « Croisade contre les terroristes » ? Quand les imagiers de chevaliers de nos enfants racontent encore avec ferveur les succès des Croisés en Terre Sainte ?
Le spectacle est adressé aux jeunes de 10 à 14 ans. Assez vieux pour exprimer leur révolte contre le monde, la société, mais encore trop jeunes pour proposer mieux. Prêts à faire n’importe quoi pour être différents… comme tout le monde. Un âge trouble, plein de maladresses, et de promesses. Roland est dédié à ces vieux enfants (ou ces jeunes ados), un objet théâtral spécialement conçu pour les dents de lait de leur esprit critique naissant.
« La bouleversante histoire de Roland nous est racontée de façon irrésistible avec des objets, bien sûr – des silhouettes découpées dans le papier, une corde à linge, un seau en métal, des casques en carton très réussis, des rouleaux d’images qui défi lent – mais aussi grâce à des projecteurs et des jeux d’ombres grostesquement saisissants.»
Michel Bélair, Le Devoir
« Le voyage est d’un magnétisme et d’un humour irrésistibles. La musique est épique à souhait. Une captivante relecture de l’œuvre.»
Christian Saint-Pierre, Voir Montréal
« Au cours des dernières années, les fondateurs du Théâtre de la Pire Espèce ont jeté les bases d’une véritable méthode de création. Procédant à une édification simultanée de tous les aspects d’un spectacle, refusant ainsi d’accorder préséance au texte, ils amalgament les disciplines et assemblent les registres les plus divers avec un sens indéniable de l’équilibre.»
Revue Esse No 54, 2005
Depuis sa fondation en 1998, la Pire Espèce s’intéresse aux disciplines populaires traditionnelles du théâtre : marionnette, clown, cabaret, jeu masqué et théâtre de rue. C’est à partir de ces techniques que la compagnie a développé son style. Celui-ci est basé sur la recherche de l’efficacité, c’est à dire l’atteinte de l’effet maximal avec des ressources réduites. De la mécanique maniaque de Feydeau jusqu’à l’ingéniosité grotesque de Jarry, la Pire Espèce a toujours su allier art festif et précision chirurgicale, effervescence baroque et souci du détail. Dans ses productions, la Pire Espèce, cherche à établir un rapport direct avec le public en évitant l’illusion théâtrale au profit d’une complicité avec le spectateur; pour que le théâtre soit un art de l’ici et maintenant.
THÉÂTROGRAPHIE PARTIELLE
DURÉE
PRODUCTION
une création du Théâtre de la Pire Espèce, en résidence à la salle Jean-Claude-Germain