une création du Théâtre d'Aujourd'hui
Salle principale
du 9 avril au 4 mai 2013
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RÉSUMÉ
Quatre personnages perdus dans l’espace immense et mystérieusement évocateur du Yukon : Yuko, Japonaise en exil après le deuil de sa soeur ; Garin, métis amérindien, son colocataire un peu ours ; Dad’s, son père, vieux loup solitaire ; Kate, une adolescente paumée et enceinte. Ces « quatre solitudes déracinées » dans cet État « larger than life » sont quelque peu à l’écart du monde. Pourtant, là-bas aussi, la machine à broyer les hommes est en marche depuis longtemps et l’individualisme tente de faire progresser son cours dans cette bourse à la survie. Mais une force inconsciente, ancrée dans cette terre des ancêtres, les poussera inexorablement à se rapprocher pour mieux s’épauler : la dignité des humbles et des exilés réels ou d’eux-mêmes.
texte Sarah Berthiaume mise en scène Martin Faucher interprétation Sophie Desmarais, Vincent Fafard, Gérald Gagnon, Cynthia Wu-Maheux assistance à la mise en scène Émanuelle Kirouac-Sanche scénographie Max-Otto Fauteux costumes Denis Lavoie éclairages Etienne Boucher musique originale Alexander MacSween maquillages et coiffures Angelo Barsetti régie Jean Gaudreau spécialiste de la culture innue Joséphine BaconLarger than life
Au printemps 2008, lourde d’une peine d’amour qui n’en finissait plus, j’ai acheté, sur un coup de tête, un billet d’autobus pour la destination la plus lointaine possible. Quatre jours et quatre nuits de maux de dos, d’A&W, de rencontres incongrues, de prairies, de montagnes, de forêts plus tard, j’arrivais au Yukon.
Armée de mon sac à dos et de mon ordinateur, je suis débarquée chez un ami qui m’offrait la causeuse de sa maison mobile pour le mois à venir. J’ai d’abord été frappée par l’immensité du paysage qui s’infiltrait, me semblait-il, à l’intérieur des êtres, pour y révéler des territoires insoupçonnés d’une vertigineuse vastitude. La devise du Yukon, Larger than life, était indéniable. Tout, là-bas, me semblait infiniment plus grand que moi. Le lieu semblait porter en lui-même, un ailleurs. Une promesse. Un point de fuite.
Puis, j’ai imaginé des personnages comme des chercheurs d’or modernes : petite communauté de fortune, toute à sa survivance. Je les ai voulus écorchés, courageux, avides et fulgurants. Quatre solitudes qui se rassemblent, se consolent et s’aiment malgré elles, au confluent de la vie et de la mort, au beau milieu d’un hiver qui n’en finit pas.
J’ai voulu une langue française, mais avec un rythme et une sonorité près de l’anglais; j’ai aussi voulu des passages narratifs qui serviraient de contrepoids à la rudesse des dialogues et à la pauvreté de la langue des personnages. Je voulais ces envolées poétiques comme des zébrures d’or qui illumineraient une nuit polaire. Comme si le Yukon traversait les personnages et les rendait plus grands qu’eux-mêmes. Comme s’il parlait à travers eux. Le reste, c’est le corbeau, qui me l’a soufflé à l’oreille.
Sarah Berthiaume
« Le Yukon de l’auteure Sarah Berthiaume amalgame le concret et l’abstrait dans une fable presque sacrée où la réalité évanescente est transcendée par la poésie qui transforme le pays en une grande métaphore animée. ... un magnifique voyage au pays des longues fuites.»
Elsa Pépin, Voir
« D’abord, le texte de Sarah Berthiaume, précis, vivant, chargé d’émotions et évoquant si bien l’immensité glaciale du Yukon, nous captive du début à la fin. Puis il y a la mise en scène de Martin Faucher, dynamique, éclatée, inventive. Et il y a le fantastique quatuor de comédiens, qui passent sans problème du dialogue parlé à la narration littéraire : Sophie Desmarais qui capte parfaitement l’essence de l’adolescente désagréable mais attachante, Vincent Fafard, la rage prête à éclater du métis à demi-orphelin, Cynthia Wu-Maheux et Gérald Gagnon, le poids des coups durs de la vie. On ajoute à tout ça la musique de Neil Young, et on obtient une pièce qu’il faut absolument aller voir.»
Jessica Émond-Ferrat, Métro
« Cynthia Wu-Maheux dominates the production with a performance that continually reinvents itself. Fafard keeps a firm, credible grip on his troubled character, driven to the edge by a combination of circumstances. Gagnon touches hearts as the old man struggles to reconnect with his angry son. And Desmarais adds the demanding voice of another generation, spoiled, hopeless and helpless, to the mix. »
Pat Donnelly, The Gazette
« Sarah Berthiaume signe ici une œuvre d’une grande beauté et arrive à dépeindre toute la détresse de quatre âmes prisonnières de leur corps, prisonnières d’une liberté trop grande. À voir absolument.»
Camille Plourde-Lescelleur , Pieuvre.ca
« L’histoire de la jeune auteure est portée par une distribution en tous points impeccable. Sophie Desmarais livre l’une des meilleures interprétations de personnage adolescent depuis des années, avec un bagou, une énergie, des réflexes et des intonations crédibles et divertissantes. Cynthia Wu-Maheux est tour à tour impériale, puissante, fragile, amoureuse et juste dans chacun de ses personnages. Vincent Fafard interprète avec un talent rare la force brute de son personnage, son côté renfrogné, sa mâlitude et sa vulnérabilité qui craque de partout. Au final, Yukonstyle est une histoire universelle de quête de soi, de solitude, d’affranchissement et d’esprit de communauté qu’on n’est pas sur le point d’oublier. »
Samuel Larochelle, Sage Gamin
« Sarah Berthiaume livre ici une réflexion puissante sans être moraliste, qui sait s’acoquiner avec la beauté du verbe et la force évocatrice de la légende. Sur des airs de Neil Young (Heart of Gold), la pièce suit son cours, dans une mise en scène d’une implacable efficacité. ... Yukonstyle ne serait toutefois rien sans sa distribution exceptionnelle qui s’approche du sans-faute. Cynthia Wu-Maheux, dans le rôle de Yuko, emplit l’entièreté de la salle de sa présence, toujours juste, émouvante dans son jeu subtil qui combine la force à une fragilité enfouie. Gérald Gagnon offre quand à lui de grands moments de folie alcoolisée avant de se poser dans une touchante confidence. Sophie Desmarais et Vincent Fafard, loin d’être en reste, séduisent par la progression de leurs personnages vivant leurs vies comme un long combat dans lequel il ne faut pas compter les coups, sous peine de s’effondrer. »
Thomas Dupont-Buist, Artichaut Mag
« Le texte est rempli de phrases merveilleuses et poétiques qui arrachent le coeur : c'est un travail remarquable de la part de la jeune auteure de grand talent qu'est Sarah Berthiaume. Par la force du texte et du fait de la générosité de l'interprétation, l'oeuvre humaniste sublime les limites physiques qui lui sont imparties. C'est à voir absolument.»
Yves Rousseau, Le Quatrième
« Le texte de Sarah Bertiaume, larger than life, comme la devise du Yukon, explore avec une tendresse infinie les failles et le désespoir, la culpabilité et les remords sans pour autant tomber dans l’apitoiement. Aux dialogues crus répondent des monologues et récitatifs porteurs d’une grande poésie, d’un restant d’humanité dans un environnement aride et impitoyable. La belle scénographie de Max-Otto Fauteux, très dépouillée, très grise, évoque cette nature immense où l’homme n’aurait plus sa place, cette immense nuit plus vaste qu’un océan qu’il faut traverser comme une épreuve, une de plus.»
Michelle Chanonat, RevueJeu.org
« Avant tout, c’est la qualité de l’écriture qui nous marque. La poésie, qui se dégage des dialogues et des monologues, nous charme rapidement. Sarah Berthiaume, qui semble faire partie des auteures à ne plus ignorer, traite de leurs émois avec subtilité et sincérité. Ayant elle-même séjourné au Yukon, elle sait trouver le mot juste et arrive bien à retranscrire les émotions que l’austérité des lieux fait ressortir… À cela, s’ajoute la très belle mise en scène de Martin Faucher qui décrit l’immensité du Yukon et l’intimité de lieux perdus. ... La force de l’écriture, l’intelligence de la mise en scène et le talent des acteurs font ainsi de cette pièce une production très réussie et une incontournable des derniers mois…»
Les Brèves de Trottoir
« L’interprétation des comédiens est sobre et bien dosée. On remarque particulièrement Cynthia Wu-Maheux (Yuko) en femme forte et empathique en duo avec Vincent Fafard (Garin), qui a le mérite de jouer un personnage peu expressif de nature. Gérald Gagnon (Dads) donne une interprétation subtile alors que Sophie Desmarais (Kate) nous livre une adolescente juste, mais un peu simple. Martin Faucher signe une mise en scène indissociable au texte, complexifiée par le nombre de lieux et les multiples images évoquées.»
Ariane Cloutier, Ma mère était hipster
« Profond, sensible et juste, Yukonstyle est une réussite. Sur un texte de Sarah Berthiaume et une mise en scène de Martin Faucher, les 4 acteurs illustrent parfaitement « le sentiment de vertige » ressenti par la dramaturge lors de sa visite dans le Yukon.»
Elodie Goncalves, PatWhite.com
« La plume pétillante de Sarah Berthiaume conjugue le drame, l’aspect très humoristique des dialogues et des monologues et aussi un aspect onirique souligné par la mise en scène de Martin Faucher. … C’est un spectacle de grande qualité. Je suggère cette pièce-là très fortement. L’ensemble est vraiment bien réussi. »
L'Escouade M
Vidéo
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DURÉE
PUBLICATION
Yukonstyle
Sarah Berthiaume
Éditions Théâtrales
18,00$
Disponible à la bouquinerie
PRODUCTION
une création du Théâtre d'Aujourd'hui