Nyotaimori

de Sarah Berthiaume

une création de La Bataille en coproduction avec le Centre du Théâtre d’Aujourd’hui

Salle principale

du 16 janvier au 3 février 2018


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RÉSUMÉ

Maude abandonne son emploi dans une grande entreprise pour embrasser une carrière de travailleuse autonome. Elle est sa propre patronne et prétend jouir d’une liberté absolue. Mais l’absence de frontière entre sa vie personnelle et professionnelle ne la plonge-t-elle pas dans une autre forme d’aliénation? Le coffre d’une voiture usinée au Japon et la porte d’un atelier de fabrication de lingerie en Inde, menant tous deux à son immeuble par des voies inexplicables, vont bouleverser sa vie et son rapport au monde.

L’auteure Sarah Berthiaume s’intéresse au système économique qui transforme les humains en machines et les femmes en objets. Mêlant des temporalités fragmentées, des éléments surréalistes et beaucoup d’humour, Nyotaimori réinvente un discours confrontant liberté et aliénation dans le travail, tout en questionnant nos habitudes de consommation à l’ère de la mondialisation.

texte et mise en scène Sarah Berthiaume mise en scène Sébastien David interprétation Christine Beaulieu, Macha Limonchik, Philippe Racine scénographie, costumes et accessoires Karine Galarneau conception lumière Cédric Delorme-Bouchard composition musicale Navet Confit maquillages Amélie Bruneau-Longpré régie et direction de production Catherine Comeau direction technique Alex Gauvin

texte et mise en scène

Sarah Berthiaume

mise en scène

Sébastien David

interprétation

Christine Beaulieu

interprétation

Macha Limonchik

interprétation

Philippe Racine

scénographie, costumes et accessoires

Karine Galarneau

conception lumière

Cédric Delorme-Bouchard

composition musicale

Navet Confit

maquillages

Amélie Bruneau-Longpré

régie et direction de production

Catherine Comeau

direction technique

Alex Gauvin

L'appel de l'usine

À la base, Nyotaimori est une courte pièce que j’ai écrite il y a quelques années pour une soirée de lectures au Festival Zone Homa. Sarianne Cormier, qui orchestrait l’évènement, nous avait proposé de nous inspirer d’une usine montréalaise pour l’écriture. J’avais choisi les Tricots Main Inc., une fabrique de sous-vêtements située au 6666 St-Urbain, à la frontière du Mile-Ex, ancien quartier ouvrier que j’habitais à l’époque1

Je me suis appliquée à fantasmer ce qui pourrait arriver dans le ventre vide de cette usine, vestige d’une industrie textile jadis florissante. Cette industrie qui, du jour au lendemain, a disparu de notre horizon montréalais pour aller se réimplanter ailleurs, dans les métropoles de l’Inde ou du Bangladesh, afin d’avaler des nouvelles générations d’ouvrières en manque de sommeil et de droits fondamentaux.

Pour l’anecdote : j’avais écrit cette courte pièce à la toute dernière minute parce que, dans ce temps-là, j’avais encore beaucoup de mal à dire non. J’accumulais les contrats, les commandes d’écriture pour le théâtre, la télé, alouette. J’étais complètement ensevelie par les tâches à accomplir. J’avais des textes à rendre tout le temps, j’apportais mon ordinateur en vacances, je travaillais jusqu’à tard le soir. Je n’avais plus ni loisirs, ni espace mental. Tout était travail, partout, tout le temps.

En passant chaque jour devant cette usine et en cherchant à m’en inspirer, j’ai donc développé un fantasme absolument stupide et indécent : celui d’y travailler. J’étais complètement obsédée par l’idée d’un travail simple, répétitif, aliénant. Un travail circonscrit dans le temps, que je pourrais quitter le soir sans y penser. Un travail d’ouvrière qui punch in et out. J’étais comme l’Irina des Trois sœurs de Tchékhov, qui en vient à envier « l’ouvrier qui se lève à l’aube et va casser des cailloux sur la route. »

C’est de cet inavouable fantasme qu’est née la première mouture de Nyotaimori : une petite fable étrange où se rencontrent, dans le sous-sol d’une usine-condo, une trentenaire québécoise et ceux qui ont fabriqué sa voiture et son soutien-gorge. Une petite fable sur les liens de domination que le système économique nous fait entretenir malgré nous. Une petite fable où une fille finit par trouver une certaine plénitude dans le fait de devenir une table à sushis.

Le spectacle que nous présentons cette année est donc la version longue de cette petite fable, transformée en triptyque. Avec la complicité de Sébastien et de la Bataille, j’ai continué à explorer le thème du travail pour voir comment il s’inscrit dans nos corps, comment il nous habite et ultimement, nous définit.

Sarah Berthiaume

(1) Note pour les curieux : l’édifice existe toujours, mais il a évidemment été transformé en condos.

La Bataille a comme mandat de créer des spectacles de théâtre dans lesquels résonnent des problématiques humaines et sociales. Il place la dramaturgie au cœur de sa démarche considérant le texte comme matériau de base à toute création. Il désire ainsi créer des œuvres au langage scénique particulier où la théâtralité se fait sentir.

La Bataille se veut de son temps et souhaite porter les échos d’aujourd’hui. Il travaille principalement sur des créations originales d’auteurs d’ici, mais s’affaire aussi à traduire en français des œuvres jamais créées au Québec. La Bataille est donc un terrain de découverte qui mêle créations d’ici et dramaturgies d’ailleurs afin d’enrichir son discours et son ouverture à l’autre.
 

THÉÂTROGRAPHIE

  • Dimanche napalm de Sébastien David (2016)
  • Scratch de Charlotte Corbeil Coleman (2014)
  • Les morb(y)des de Sébastien David (2013)
  • En attendant Gaudreault précédé de Ta yeule Kathleen (2011)

3900

Publié le 21/08/17

À qui la faute ?

Individu? Entreprise? État? Qui est responsable? Alors que les spectacles Nyotaimori et Les Harding s'intéressent à ces questions, débuts de réponses avec une spécialiste de la question.

3900

Publié le 21/08/17

6 questions à Sarah Berthiaume

À chaque édition du 3900, un artiste se prête au jeu des 6 questions posées par le directeur artistique Sylvain Bélanger. L’auteure Sarah Berthiaume nous parle ici de ses inspirations pour l’écriture de sa pièce Nyotaimori, de son expérience de comise en scène et de son rapport amour-haine au travail.

Extrait

Publié le 04/08/17 Nyotaimori de Sarah Berthiaume

« Peut-être que la liberté, c’est de plus en avoir de crisse de choix, d’être juste effouarée quelque part sans aucune espèce de possibilité, être malheureuse mais que ça soit pas de notre faute, juste être un meuble, un meuble qui fait ce qu’il a à faire, c’est à dire juste absolument, délicieusement rien. »

Nouvelle

Publié le 11/05/17

Qu'est-ce que le Nyotaimori?

Nyotaimori (« présentation sur le corps d’une femme » en japonais) : pratique qui consiste à manger des sushis sur le corps d’une femme nue. L'auteure Sarah Berthiaume utilise cette tradition comme emblème d'un système qui transforme les hommes en machines et les femmes en objet. 

Citation

Publié le 11/05/17 Macha Limonchik à propos de sa participation à Nyotaimori de Sarah Berthiaume

« Je n’ai même pas encore lu la pièce au complet, car elle est en cours d’écriture. J’ai accepté par affection et par amour pour les artistes. Je jouerai plusieurs personnages, ce qui ne m’est pas demandé souvent. C’est un processus de création qui me permettra d’étirer l’élastique de mon métier. J’aime beaucoup disparaître derrière les personnages. »

Propos extraits d'un article de Gilles G. Lamontagne pour Sors-tu.ca.

Album

Publié le 05/05/17

Découvrez la comédienne Christine Beaulieu sur l'affiche de Nyotaimori, dernier texte de Sarah Berthiaume porté à la scène par elle-même et Sébastien David. La belle distribution est complétée par Macha Limonchik et Philippe Racine!

TARIFS

30 ans et - 26 $
60 ans et + 32 $
Régulier 35 $

PRODUCTION

une création de La Bataille en coproduction avec le Centre du Théâtre d’Aujourd’hui